Evasion fiscale : le courage de Stéphanie Gibaud, "La femme qui en savait trop"
Evasion fiscale : le courage de Stéphanie Gibaud, "La femme qui en savait trop"
FEMMES D'EXCEPTION par Edwige Coupez dimanche 16 février 2014
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Evasion fiscale : le courage de Stéphanie Gibaud, \\\"La femme qui en savait trop\\\"
Harcèlement, mise à l'écart, menace, brimades. Les mots sont faibles pour décrire l'enfer qu'a vécu Stéphanie Gibaud durant six ans.
Spécialiste du marketing et de la communication, elle a travaillé à
l'ambassade des États-Unis à Paris et au Racing Club de Lens avant de
rejoindre UBS.
"Depuis dix jours, les choses ont évolué de telle
manière que ça va finalement beaucoup mieux, déclare l'ex-collaboratrice de la filiale française de la banque suisse UBS sur France Info. Parce
que ce bébé qu'est le livre m'aide à comprendre que j'avais raison. Il fallait
que je mène ce combat parce que ça a été tellement violent qu'il fallait
expurger toute cette souffrance et toute cette histoire."
Son livre La femme qui en savait vraiment trop est sorti le 6 février dernier aux éditions du Cherche-Midi. Stéphanie Gibaud raconte son histoire chez UBS
France, où elle a occupé le poste responsable du marketing de 1999 à 2008. Son
travail était essentiellement d'organiser de grands événements et d'inviter des
clients potentiels et des clients de la banque.
"Ma supérieure hiérarchique me demande un jour de juin 2008, en débarquant comme une furie dans mon bureau, de détruire ce qu'il y a sur mon disque dur"
Elle tarde à découvrir ce qui se passe en coulisses. "Je
l'ai découvert uniquement parce que l'affaire Birkenfeld a explosé aux Etats-Unis
en 2007-2008. Au même moment, c'est
comme un mille-feuille. Il se passe mille choses en même temps. Vous êtes
perdu... Trop d'informations tuent l'information. On ne comprenait plus rien."
"Au
même moment, on recrute une supérieure hiérarchique avec qui ça ne se passe
pas très bien. A ma grande surprise, elle me demande un jour de juin 2008, en
débarquant comme une furie dans mon bureau, de détruire tout ce qu'il y a sur
mon disque dur, suite à une perquisition à la banque. On n'avait jamais entendu
parler de cette perquisition. Il n'y a pas eu de réunion officielle."
"On m'a demandé de détruire toutes les listes des
clients invités sur les événements", poursuit Stéphanie Gibaud, "les noms et les prénoms des clients, ainsi
que le nom de leurs chargés d'affaires. (...) En fait, les chargés d'affaires suisses
étaient présents sur les événements que j'ai organisés pendant plus de huit ans
et moi j'ignorais que c'était illégal..."
"