Madrane à propos du trafic de mineurs congolais: "Si des erreurs ont été commises, je prendrai les mesures nécessaires"
Madrane à propos du trafic de mineurs congolais: "Si des erreurs ont été commises, je prendrai les mesures nécessaires"
BELGA Publié le jeudi 01 décembre 2016 à 14h35 - Mis à jour le jeudi 01 décembre 2016 à 18h29
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La directrice d'un orphelinat de Kinshasa arrêtée en Belgique
ABONNÉS Exclusif: Rachid Madrane veut suivre les délinquants et radicalisés à la trace!
FAITS DIVERS
Huit perquisitions ont été menées le 9 novembre à Namur, Dinant et Bruxelles, et quatre autres ont eu lieu jeudi à Bruxelles et Liège dans le cadre d'un dossier de trafic de mineurs provenant de République démocratique du Congo (RDC), a indiqué le parquet fédéral dans un communiqué.
Directrice d'orphelinat arrêtée
La directrice d'un orphelinat de Kinshasa, Mme J.M.L., a été arrêtée. L'une des perquisitions de jeudi a été menée au cabinet de Rachid Madrane. Lors des premières perquisitions, début novembre, huit personnes avaient été emmenées pour audition. L'une d'entre elles, Mme J.M.L., a été inculpée de prise d'otages de mineurs, de trafic d'êtres humains avec la circonstance aggravante que les faits ont été commis envers des mineurs d'âge, et de faux et usage de faux en écriture.
La suspecte dirige l'orphelinat Tumaini à Kinshasa et s'occupe à ce titre de l'adoption d'enfants congolais. Elle est aussi juriste au sein de l'administration de la Région wallonne.
Dans le cadre de procédures d'adoption internationale en RDC en novembre 2015, Mme J.M.L., qui a la double nationalité belge et congolaise, devait remettre des enfants à des familles belges adoptantes. Mais elle est suspectée d'avoir enlevé et détenu onze enfants orphelins et d'avoir demandé en échange le paiement d'une importante somme d'argent.
Finalement, les enfants avaient été remis aux familles belges concernées après quelques jours.
Mme J.M.L. a été placée sous mandat d'arrêt et a comparu le 15 novembre devant la chambre du conseil de Dinant, qui a ordonné son maintien en détention préventive pour une durée d'un mois, explique le parquet fédéral.
Cabinet Madrane perquisitionné
De nouveaux éléments sont ensuite apparus et un second dossier a été ouvert à sa charge pour trafic d'êtres humains commis envers des mineurs.
Il est apparu que trois des onze enfants adoptés par des familles belges ne répondaient pas aux conditions légales de l'adoption internationale et seraient recherchés par les autorités congolaises. "Ces trois enfants sont pris en charge par les sections jeunesse des parquets locaux compétents afin de mettre en œuvre les mesures protectionnelles adéquates", a indiqué le parquet fédéral.
Les trois familles belges concernées ont été reçues le 9 novembre par les magistrats en charge des dossiers, en présence des enquêteurs et du service d'aide aux victimes de Namur.
Jeudi, quatre nouvelles perquisitions ont été menées afin de procéder à des "vérifications". L'une d'entre elles visait le cabinet du ministre Rachid Madrane, car il a la tutelle sur l'Autorité centrale communautaire (ACC), compétente en matière d'adoption pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Personne n'a été interpellé.
Madrane se défend
"S'il s'avère que des erreurs ont été commises par l'administration, je prendrai les mesures nécessaires", a indiqué jeudi soir le ministre Rachid Madrane (PS). Son cabinet, qui a la tutelle sur l'adoption en Fédération Wallonie-Bruxelles, a fait l'objet d'une perquisition jeudi matin dans le cadre d'une enquête du parquet fédéral sur un trafic de mineurs provenant de République démocratique du Congo (RDC). "A mon arrivée à mon poste en juillet 2014, un moratoire avait été décidé par les autorités congolaises quelques mois auparavant sur les adoptions internationales après que des manquements dans les adoptions par certains pays avaient été constatés", a expliqué M. Madrane.
"Toutes les procédures pour l'adoption étaient terminées, il ne manquait plus que leur sortie du pays. Les autorités belges ont alors décidé de tout mettre en œuvre pour faire venir ces enfants et je me suis rendu sur place en mars 2015", a poursuivi M. Madrane. "Une fois les enfants arrivés en Belgique, j'ai décidé de geler les procédures d'adoption en lien avec le Congo", a commenté Rachid Madrane. "S'il s'avère que l'administration a commis des erreurs, je prendrai les mesures nécessaires."