L’espoir des enfants congolais
L’espoir des enfants congolais
CHANTAL GODARD Publié le jeudi 06 août 2009 à 00h00 - Mis à jour le jeudi 06 août 2009 à 00h00
NAMUR-LUXEMBOURG
Tumaini signifie "espérer" en swahili. C’est la dénomination choisie par Julienne Mpemba, Géraldine Mathieu et Rufin Makoso pour leur ASBL - créée en juillet 2008 - qui propose d’aider les enfants de la République Démocratique du Congo à poursuivre leur scolarité malgré les difficultés financières de leurs parents. Julienne a vécu le système scolaire au Congo. "L’Etat ne subsidie plus les écoles, ce sont les parents qui doivent participer financièrement à la scolarité de leurs enfants et les enfants sont renvoyés de l’école lorsqu’ils ne payent pas le minerval de 50 ou 60 dollars. Cela a pour conséquence le décrochage ou le retard scolaire."
Car au Congo, les enfants traînent dans les rues des villes. En province, ils travaillent pour presque rien. Souvent toute une journée pour un petit pain. Ils font les domestiques, portent de lourdes charges etc.
Julienne est consciente de la chance qu’elle a eue car elle a réussi à aller à l’université, ici en Belgique. "Ma maman a toujours réussi à trouver l’argent pour payer lorsque j’étais renvoyée de l’école. Mais j’ai des amis qui n’ont jamais repris l’école alors qu’ils étaient intelligents".
L’ASBL Tumaini propose de parrainer un enfant à raison de 125 euros, ce qui couvre le minerval, le coût de l’uniforme et les fournitures scolaires pour l’année scolaire d’un enfant. "Nous sommes aidés par des associations locales qui repèrent les enfants qui ont un problème. Il y en a des milliers et il est impossible de s’occuper de tous".
L’adresse, la situation familiale et la photo de l’enfant sont communiquées dans un formulaire. "Nous assurons une totale transparence et nous aidons à établir une relation entre les parrains et les filleuls. Nous envoyons, à la demande, le rapport d’activités publié chaque année".
En une année, l’ASBL Tumaini comptabilise une vingtaine de parrains. Mais elle ne se contente pas de parrainer la scolarité des enfants.
Julienne Mpemba et Géraldine Mathieu, dotées d’un diplôme universitaire de juriste, et Rufin Makoso d’un doctorat en santé publique et curé à Marche-les-Dames, les associés veulent promouvoir l’adoption d’enfants congolais. Spécialisée en droit de la famille, Géraldine Mathieu parle de la réforme récente de l’adoption : "L’Autorité Centrale Communautaire coordonne les adoptions en communauté française avec six ou sept organismes agréés. Depuis 1997, les procédures d’adoption avec le Congo sont supprimées parce qu’il manquait une sécurité juridique et que la "traçabilité" des enfants congolais n’était guère possible"
Pour combler ce manque, l’ASBL crée le contact et suscite une synergie avec ces organismes agréés. "En octobre prochain, nous nous chargeons de trouver pour l’ACC des intermédiaires locaux fiables avec l’aide de travailleurs sociaux qui effectueront des enquêtes. Nous comptons aussi créer une Tumaini locale pour avoir une représentation sur place".
Pour trouver les moyens de mener à bien ces projets, l’ASBL organise le samedi 29 août à 19h le spectacle "Je ne suis pas sorcier", de et avec Pie Tshibanda, accompagné d’une dégustation de beignets, samoussa, bananes plantain, brochettes
Spectacle "Je ne suis pas sorcier" (Pie Tshibanda) : salle André Guisset, place du Bia Bouquet, 2 à Belgrade. Prix : 11 euros (9 euros en prévente). Informations : 0477.88.58.41. ou www.tumaini.be.
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