"Trafiquants d'âmes" enquête sur des soupçons d'adoptions frauduleuses entre le Guatemala et la Belgique

www.rtbf.be
7 January 2020

"Soul traffickers" investigates suspicions of fraudulent adoptions between Guatemala and Belgium

"Where do I come from? Who am I? Who is my birth mother? It’s all on file but… it’s not true"

When Sophie pronounces this sentence, she is 30 years old. It is at this age that the landmarks on which she has relied since she was a child, collapsed.

Sophie left her native Guatemala in 1984 and has lived with her adoptive mother in Belgium ever since. A story of successful and assumed adoption: Viviane never hid anything from her daughter.

Sophie has been leafing through her adoption file since she was a child, and she has written many letters in an attempt to find her biological mother. In vain.

And for good reason, Sophie, today, is convinced that she was never put up for adoption but that she was sold as a simple commodity, exported to Belgium.

And she's not the only one…

For the past two years, many have had doubts about the legality of their adoption. As adults, they immersed themselves in the few pages of their past, they learned about the history of Guatemala but also about the Belgian adoption organization that allowed their arrival in Belgium. The inconsistencies they found allow them to say today that these records are false!

To answer this question, we returned to Guatemala to meet those who struggle, at their own risk and to denounce the fate of children born during the armed conflict.

They denounce trafficking on an international scale.

With Coline, we are going to discover living proof that some children have never been adopted. However, they were indeed adopted in all sincerity by Belgian families.

Everyone we met went through the same Belgian speakers from a Tournai adoption association.

What did those in charge of the association know about the children's past and origin?

Today, the Federal Prosecutor's Office has opened an investigation into human trafficking. The dossier is delicate as the subject of adoption.

Their arguments always speak of a humanitarian gesture: "we had to save these children". We are then in the 80s, international adoption is akin to tinkering with goodwill… It remains to be seen where, when and why it goes wrong and if goodwill does not become the law of the strongest to the detriment of the weakest .

French:

" D’où je viens ? Qui je suis ? Qui est ma mère biologique ? Tout cela se trouve dans le dossier mais… il est faux "

Quand Sophie prononce cette phrase, elle a 30 ans. C’est à cet âge que les repères sur lesquels elle s’appuie depuis qu’elle est enfant, s’écroulent.

Sophie a quitté son Guatemala natal en 1984 et depuis, elle vit avec sa maman adoptive en Belgique. Une histoire d’adoption réussie et assumée : Viviane n’a jamais rien caché à sa fille.

Sophie feuillette son dossier d’adoption depuis toute petite, elle a d’ailleurs écrit de nombreuses lettres pour tenter de retrouver sa maman biologique. En vain.

Et pour cause, Sophie, aujourd’hui, est persuadée de n’avoir jamais été mise à l’adoption mais d’avoir été vendue comme une simple marchandise, exportée à destination de la Belgique.

Et elle n’est pas la seule…

Depuis deux ans, ils sont nombreux à avoir des doutes sur la légalité de leur adoption. Devenus adultes, ils se sont plongés dans les quelques pages de leur passé, ils se sont renseignés sur l’histoire du Guatemala mais aussi sur l’organisme d’adoption belge qui a permis leur arrivée en Belgique. Les incohérences qu’ils ont trouvées leur permettent de dire aujourd’hui que ces dossiers sont faux !

Pour répondre à cette question, nous sommes retournés jusqu’au Guatemala à la rencontre de ceux qui luttent, à leurs risques et périls, pour dénoncer le sort réservé aux enfants nés pendant le conflit armé.

Ils dénoncent un trafic d’une ampleur internationale.

Avec Coline, nous allons découvrir la preuve vivante que certains enfants n’ont jamais été mis à l’adoption. Or, ils ont bel et bien été adoptés en toute sincérité par des familles belges.

Tous ceux que nous avons rencontrés sont passés par les mêmes intervenants belges venant d’une association d’adoption tournaisienne.

Que savaient les responsables de l’association du passé et de l’origine de ces enfants ?

Aujourd’hui, le Parquet fédéral a ouvert une enquête pour trafic d’êtres humains. Le dossier est délicat comme le sujet de l’adoption.

Les arguments des uns et des autres parlent toujours d’un geste humanitaire : " il fallait sauver ces enfants ". Nous sommes alors dans les années 80, l’adoption internationale s’apparente à du bricolage de bonnes volontés… Reste à savoir où, quand et pourquoi cela dérape et si les bonnes volontés ne deviennent pas la Loi du plus fort au détriment des plus faibles.

Un Devoir d'enquête exceptionnel à découvrir ce mercredi 8 janvierà 20h15, sur la Une.