"The objective is very clearly to limit the breakage, not to demonstrate that they are determined to assume their
parental authority," accuses the prosecutor. A stance followed by the court, which sentenced parents to ten and twelve months suspended sentence.
French:
Un couple a été condamné à douze et dix mois de prison avec sursis pour soustraction à leurs obligations parentales.
Les enfants, eux, restent placés.
Tribunal correctionnel de Tours Du procès, on aimerait ne retenir que le témoignage de la grand-mère. Plein de bienveillance et de tendresse. Cette vieille dame sur les épaules de laquelle repose désormais le sort de quatre de ses petits-enfants, âgés de 3 à 15 ans, placés chez elle depuis novembre pour leur permettre d’échapper à l’oisiveté de sa fille et de son compagnon. Un message posé sur les débats comme un contraste saisissant avec les explications maladroites des parents.
Angélique et Denis, 39 et 36 ans, comparaissaient lundi devant le tribunal correctionnel de Tours pour « soustraction à leurs obligations parentales ». La clôture judiciaire d’une situation devenue critique.
Les services sociaux dénoncent un logement familial insalubre, l’école signale des problèmes d’hygiène corporelle et des troubles de l’épanouissement. Sur le banc des prévenus, deux parents stoïques face au déballage de ce huis clos familial.
“ Je sais que tout est grave. J’aurais dû me remettre en question… ” Elle, cinq enfants nés de trois unions, « heureuse lorsqu’elle est enceinte mais dépassée ensuite » ; lui en recherche d’emploi, décrit comme alcoolique, parfois violent et gamer assidu. Un tableau à la Zola esquissé par le récit des pièges à cafards posés par le beau-père dans la maison ou celui des gamelles d’eau bouillies deux fois par semaine « pour le bain des petits ».
Et puis, il y a l’abandon des responsabilités. Les trajets en voiture du beau-père (sans permis), un enfant dans le coffre, la liste des courses longue comme les bouteilles d’alcool préférées à l’alimentation des enfants.
Interrogé le long de deux heures d’audience, le couple a réitéré ses excuses. « J’ai fait du mal à mes enfants, je m’en voudrais toute ma vie… Je sais que tout est grave, j’aurais dû me remettre en question plus tôt… », sanglote la maman. Le beau-père, père du dernier enfant, peu bavard, s’inscrit dans les remords formulés par sa compagne. Pas plus.
Quelques minutes plus tôt, c’est sur sa personne que les accusations pleuvent. Celles retranscrites dans la procédure qui en disent long sur les habitudes prises par Denis. Les bières décapsulées dès le matin, les parties en ligne passées à dégommer des zombies devant les enfants. Puis les mots fleuris, le vocabulaire sexuel. La sape psychologique, physique aussi.
Depuis mai, le juge des enfants a interdit pour six mois tout contact entre le couple et les enfants. « Depuis qu’ils sont chez leur grand-mère, ils retrouvent des conditions de vie apaisées », lit la présidente du tribunal, Catherine Batonneau. Une manière de rappeler que leur seule angoisse est actuellement d’avoir un jour à retourner vivre avec leurs parents.
Le temps fera son travail, comme le suggère Me Christophe Georges. Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense invite le tribunal à considérer « l’espoir » né « de la prise de conscience » – récente – du couple.
« L’objectif est très clairement de limiter la casse, pas de démontrer qu’ils sont déterminés à assumer leur autorité parentale », accuse le procureur de la République.
Une posture suivie par le tribunal, qui condamne les parents à dix et douze mois de prison avec sursis.