Adoption : des progrès mais peut mieux faire
Publié le 23/11/2009 03:46 | LaDepeche.fr
Adoption : des progrès mais peut mieux faire
Famille. Les assises régionales de l'adoption se sont tenues à l'ENAP.
En France, l'adoption reste un parcours semé d'embûches, qui plus est long et coûteux : en moyenne, et même si les moyennes n'ont pas grand sens lorsqu'il s'agit de questions d'ordre aussi intime, il faut en effet compter 4 ans d'attente et un budget avoisinant les 12 000 € pour que les candidats à l'adoption aient enfin le bonheur de serrer leur enfant dans leurs bras.
Une dure réalité que sont venues rappeler les assises régionales de l'adoption, qui se sont tenues à l'ENAP, samedi, à l'initiative de la fédération Enfance et familles d'adoption (EFA, dont Isabelle Rigo assure la présidence pour le département).
Plus de « défenseure
des enfants » ?
C'est Geneviève Miral, la présidente de la fédération, qui est venue ouvrir les débats, en s'attachant à « secouer le cocotier » des pouvoirs publics. Elle a d'abord observé qu'en ce vingtième anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, la France envoyait un bien curieux signal en supprimant la charge de « Défenseure des enfants » qu'assumait Dominique Versini : ses missions, en effet, seront désormais incluses (noyées ?) dans celles du Défenseur des droits, qui absorbe dans la foulée celles du Médiateur de la République et de la Commission nationale de déontologie et de sécurité. Enfance et familles d'adoption a donc signé des deux mains la pétition sur Internet qui demande le maintien de cette fonction.
Par ailleurs, l'association s'émeut du « manque de volonté politique » sur le dossier de l'adoption : le projet de réforme présenté en conseil des ministres en avril dernier a été repoussé sine die, et en l'état, il s'avère très en deçà des propositions formulées par le rapport que le président de la république a confié à Jean-Marie Colombani, et dont le texte était précisément sensé s'inspirer.
Un rapport dont l'association salue la pertinence, et qui s'articulait autour de cinq axes : la réorganisation de l'action de la France en matière d'adoption internationale, le repositionnement de l'adoption nationale, la révision de la qualité des « agréments » (une des étapes obligatoires du processus d'adoption), un meilleur pilotage du dossier adoption et enfin un meilleur accompagnement des familles adoptives. Autant dire qu'il reste du pain sur la planche.