Une grave affaire atterrit au tribunal d'Alger
Une grave affaire atterrit au tribunal d'Alger : un réseau de trafiquants achète des bébés à des mères célibataires et les revend en France
2010.10.01 Wahiba Slimani/Version française Amel Adjou
Taille de la police:
Le rapport de l’enquête préliminaire a démontré que ce médecin est impliqué dans le déplacement de 25 enfants vers la France, et ce à partir de 1998, mais ce sont, en tout 36 personnes qui y sont impliqués, dont les mères célibataires, des Français d’origine algérienne, et une faune de trafiquants de tous bords.
Des sources dignes de foi ont affirmé à Echorouk que le dossier du médecin impliqué dans le réseau de trafic d’enfants illégitimes en direction de la France est ficelé et le mis en cause sera jugé cette semaine par le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed, à Alger-centre, après près d’une année d’investigations policières. Cette affaire devra en principe dévoiler la face cachée d’un réseau dont on sait presque tout et presque rien. D’un coté, l’étendue et la gravité de l’affaire sont connues de tous, d’un autre, on n’en sait rien sur les coupables, les personnes impliquées en aval comme en amont. Tout ce qui a été dit en sous-sol à ce jour, ce sont des faits d’une extrême gravité, et qui consistaient en le « rachat » d’un réseau de trafiquants d’enfants chez des mères célibataires en difficulté, auquel ils achetaient leurs bébés moyennant des sommes modiques, avant de les revendre en France via un réseau spécialisé.
Le premier impliqué est le médecin arrêté, et accusé d’usurpation de fonction et d’intelligence avec des femmes auxquelles ils rachetaient leurs bébés en devise. Ce médecin est irrémédiablement impliqué, tout comme l’huissier de justice, mort récemment en prison. Ces deux principaux personnages de cet horrible trafic ont délivré en 2005 et 2005 au moins douze certificats d’adoption concernant quinze enfants en bas âge. Neuf de ces enfants ont été déplacés à Saint-Etienne, en France, en utilisant certaines voies légales. Le rapport de l’enquête préliminaire a démontré que ce médecin est impliqué dans le déplacement de 25 enfants vers la France, et ce à partir de 1998, mais ce sont, en tout 36 personnes qui y sont impliqués, dont les mères célibataires, des Français d’origine algérienne, et une faune de trafiquants de tous bords. Mais pour le moment, ce sont le médecin, ainsi que le fils de l’huissier de justice, qui occupait le poste de secrétaire dans le cabinet de son père, décédé récemment en prison, qui sont en détention.
La Brigade Recherches et Intervention avait percé à jour cette grave et grosse affaire, après des indications émanant de A.Boualem, un binational, marié à une Française, et qui avait pu faire rentrer deux enfants en France, avec la collaboration du médecin, lequel avait entre temps, ouvert une clinique à Ain Taya, ou il faisait avorter les femmes et les jeunes filles, dont il prenait les enfants sans grande difficulté. 21 filles et femmes sont les mères « vendeuses » de bébés.
L’ex-huissier de justice impliqué – mais qui est décédé- délivrait des certificats d’adoption moyennant 30 000 dinars, alors que le médecin a avoué devant la police qu’il faisait aussi délivrer des certificats de virginité, après avoir « recousu » l’hymen des filles, moyennant des sommes d’argent importantes, et cela en plus de ses trafics « à gauche et à droite ». Certaines étaient mineures au moment des faits, certaines sont des étudiantes, des fonctionnaires ou des femmes au foyer. Certaines sont âgées de 43 ans. Une grave affaire en somme qui va défrayer la chronique, pour peu que la justice aille au fond des choses...