...Une occasion de disséquer la fabrication des arbitrages politiques, et aussi la légende noire des cabinets occultes. Les éminences grises ont souvent été auréolées d'une réputation de toute-puissance. Parfois justifiée. On pense à Pierre Juillet et Marie-France Garaud, démiurges de Georges Pompidou, ou encore à Dominique de Villepin, à qui l'on reprocha d'avoir inspiré la dissolution de l'Assemblée nationale en 1997. Mais, en dernier ressort, rappellent tous les conseillers, « c'est le président qui décide et le président qui assume ».
Le documentaire réalisé par Maud Guillaumin, très vivant, exhume de nombreuses anecdotes. On apprend ainsi comment certains conseillers du général de Gaulle, dont Pierre Mazeaud, ont pesé en faveur de l'adoption de la loi Neuwirth sur la contraception, malgré les réticences du Général et de son épouse.
François de Combret, ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée, raconte sa brouille avec le secrétaire général de l'Élysée, Jacques Wahl, le soir de l'attentat de la rue Copernic en 1980, à propos de la nécessité de faire revenir le président Giscard d'Estaing, parti à la chasse. Quant à la médiatisation récente des collaborateurs du président, Marie-France Garaud juge qu'« un conseiller qui laisse parler de lui est un conseiller maladroit ».
« Les temps ont changé. Dans une société médiatisée, il vaut mieux que certains s'expriment publiquement », répond Henri Guaino, l'actuel conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui s'est signalé par son appétit pour les interventions médiatiques.