Quand adopter un enfant au Sénégal devient un cauchemar

23 July 2014

Quand adopter un enfant au Sénégal devient un cauchemar

DAKAR (© 2014 Afriquinfos) – Depuis janvier, Cécile et Mathieu Ornélis sont bloqués au Sénégal car la France refuse d’accorder un visa à l’enfant qu’ils ont légalement adopté dans le pays. Mercredi 23 juillet 2014 | 18:27 UTC CommentairesImprimerEnvoyer

Ampliar Foto Quand adopter un enfant au Sénégal devient un cauchemar © Facebook. Cécile et Mathieu après avoir récupéré Gaspard au Senegal.

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Le 22 janvier, Cécile et Mathieu reçoivent enfin le coup de fil tant attendu. L’ambassade de France au Sénégal les informe qu’ils peuvent venir adopter leur futur enfant, Gaspard. Devant la justice sénégalaise, l’adoption se fait en toute légalité, la mère biologique du garçon ayant signé un acte d’abandon. C’est la réalisation d’un rêve pour le couple.

Toutefois, celui-ci a rapidement tourné au cauchemar. Alors que Gaspard était devenu l’enfant des deux français, âgés de 32 et 34 ans, les problèmes ont commencé à surgir. C’est l’administration française qui les a causés, réclamant pour la première fois un acte notarié stipulant l’abandon de l’enfant. Ce document, qui n’est pas obligatoire au Sénégal, n’avait jamais été demandé dans le cadre d’une adoption mais son absence a suffi pour que la France n’accorde pas de visa au petit Gaspard. Or, celui-ci est nécessaire pour que l’enfant puisse se rendre sur le territoire français : ce n’est qu’au bout d’un an que l’adoption est dite plénière et que l’enfant obtient la nationalité française.

Depuis, Cécile et Mathieu mènent une véritable bataille juridique. Epaulés par leur avocat, Maître Berton, ils multiplient les recours : appel de la décision, nouvelles demandes de visa, pétition en ligne, etc. Ils sont allés jusqu’à contacter le Président de la République français et son Ministre de l’Intérieur en espérant qu’ils débloquent la situation. Depuis le 22 juin dernier, date à laquelle ils se sont encore vus refuser leur demande de visa, la situation est au point mort. Maître Berton dénonce une situation intolérable, dans laquelle la France refuse d’appliquer une décision de justice sénégalaise. Selon lui, ceci serait dû à la détérioration des relations entre les deux pays.

En attendant d’obtenir gain de cause, Cécile et Mathieu ne baissent pas les bras. A travers une page de soutien sur Facebook ils tiennent informés leurs proches et, plus largement, toute personne sensible à leur situation des rebondissements de cette affaire. Ainsi, au milieu des messages de soutien, on découvre les étapes qu’ont traversées les deux parents au cours des six derniers mois, ainsi que les quelques reportages qui ont été faits à leur sujet.

La situation, déjà psychologiquement éprouvante (Mathieu a perdu 12 kilos depuis le début de cette épreuve), est en train de devenir économiquement difficile. En effet, alors qu’ils ont à faire face à des dépenses exceptionnelles au Sénégal, Cécile et Mathieu continuent à rembourser leur maison dans le nord de la France. En outre, si Mathieu touche encore son salaire de sapeur-pompier, Cécile n’a plus aucune rémunération (elle est directrice d’une agence d’intérim).

Six mois jour pour jour après l’arrivée de « l’heureuse » nouvelle, la famille Ornélis espère donc plus que jamais que la situation se débloque. A leurs difficultés viennent s’ajouter d’autres craintes, comme l’arrivée prochaine de la saison des pluies. Les deux parents ont peur pour Gaspard, neuf mois, ils craignent notamment qu’il attrape le paludisme, un risque qui augmente jour après jour.

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