Le Canard enchaîné " évoque une opération boursière de Mme Giscard d'Estaing
" Le Canard enchaîné " évoque une opération boursière de Mme Giscard d'Estaing
" Le Canard enchaîné ", qui avait publié le 27 juin 1979 la feuille d'impôt du président de la République évoque, dans son numéro paru le 16 juillet, ce qu'il présente comme un " coup de Bourse " réalisé par l'épouse du chef de l'État, Mme Anne-Aymone Giscard d'Estaing.
LE MONDE | 17.07.1980 à 00h00 • Mis à jour le 17.07.1980 à 00h00 | P. C.
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L'hebdomadaire indique, sans plus de précision, que Mme Giscard d'Estaing aurait acheté en Bourse des actions Rhône-Poulenc depuis le début de l'année, et qu'un ordre d'achat aurait notamment été transmis avant le départ en Allemagne fédérale, le 7 juillet, du couple présidentiel. Or c'est le 9 juillet que fut annoncée officiellement la cession par Rhône-Poulenc de tous ses intérêts dans la chimie de base au groupe Elf-Aquitaine. Une opération qui a rapporté 1,4 milliard de francs à Rhône-Poulenc (soit 60 francs par action) et déclenché une forte hausse du cours de ses actions en Bourse. Dans la mesure où, toujours selon le Canard enchaîné, M. Polge de Combret, secrétaire général adjoint de la présidence de la République, a été au courant de l'origine de cette opération industrielle, l'hebdomadaire laisse entendre que Mme Giscard d'Estaing aurait réalisé une acquisition tombant sous le coup de la loi qui réprime les " opérations d'initiés ".
Il est impossible de vérifier ces informations. La compagnie des agents de change maintient le secret le plus absolu sur les opérations boursières. Au secrétariat particulier de l'épouse du président, on ne désire faire " aucun commentaire sur cette affaire " ; le secrétariat général de l'Élysée précise cependant que le compte de valeurs mobilières de Mme Giscard d'Estaing est entièrement géré par une banque (la banque Lazard, croit-on savoir), ce qui la dispense de transmettre elle-même ses ordres.
e mandat de gestion est rédigé de telle manière, précise-t-on à l'Élysée, que la cliente n'a même pas la possibilité d'intervenir directement sur son compte.
Une chose est probable : compte tenu des volumes inhabituels de transactions constatés sur l'action Rhône-Poulenc, pendant la semaine précédant l'annonce officielle de l'opération industrielle entre Elf et Rhône-Poulenc (cinquante mille titres échangés en moyenne chaque jour, contre moins de dix mille précédemment), des " fuites " ont eu lieu Le collège de la Commission des opérations de Bourse (COB), qui se réunira mardi 22 juillet, pourrait décider une enquête
P. C.
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