Enfants “ abandonnés ” : le procès des parents à Tours

7 June 2019

"Abandoned" children: the parents' trial in Tours

A couple was sentenced to twelve and ten months in prison suspended for evading their parental obligations.
The children, they remain placed. Courts Correctional Court Of the trial, we would like to retain only the testimony of the grandmother.
Full of kindness and tenderness. This old lady on whose shoulders now rests the fate of four of her grandchildren,
aged 3 to 15 years, placed at home since November to allow them to escape the idleness of his daughter and his companion.
A message on the debates as a stark contrast to the clumsy explanations of parents. Angélique and Denis, 39 and 36 years old, appeared Monday in the Tours Criminal Court for "subtraction from their parental obligations".
The judicial closure of a situation that has become critical. Social services denounce unhealthy family housing, the school signals problems of personal hygiene and disorders of the blossoming.
On the bench of defendants, two stoic parents face the unpacking of this family closed.

"I know everything is serious. I should have questioned myself ... "She, five children born of three unions," happy when she is pregnant
but later exceeded "; looking for a job, described as an alcoholic, sometimes violent and a gamer. A painting in the Zola sketched by the
story of cockroach traps posed by the father-in-law in the house or that of bowls of water boiled twice a week "for the children's bath". And then, there is the abandonment of responsibilities. The car trips of the father-in-law (without a license), a child in the trunk, the
list of long races like the bottles of alcohol preferred to the feeding of the children.
Questioned during two hours of hearing, the couple reiterated their apologies. "I hurt my children, I would not care for all my life ...
I know everything is serious, I should have questioned earlier ...", sobs the mother. The father-in-law, father of the last child, little
talkative, fits in the remorse formulated by his companion. No more. A few minutes earlier, it is on his person that the charges rain. Those transcribed in the procedure that say a lot about the habits
taken by Denis. The beers uncapped in the morning, online parties spent knocking out zombies in front of children. Then the flowery words,
the sexual vocabulary. Psychological and physical undermining too. Since May, the juvenile judge has banned for six months any contact between the couple and children.
"Since they are at their grandmother's, they find living conditions calmed," says the president of the court, Catherine Batonneau.
A way to remember that their only anxiety is currently having a day to return to live with their parents. Time will do its job, as suggested by Christophe Georges. In his argument, the defense counsel invites the court to consider the "hope"
born of the "recent" awareness of the couple.

"The objective is very clearly to limit the breakage, not to demonstrate that they are determined to assume their
parental authority," accuses the prosecutor. A stance followed by the court, which sentenced parents to ten and twelve months suspended sentence.

French:

Un couple a été condamné à douze et dix mois de prison avec sursis pour soustraction à leurs obligations parentales.

Les enfants, eux, restent placés.
 

Tribunal correctionnel de Tours Du procès, on aimerait ne retenir que le témoignage de la grand-mère. Plein de bienveillance et de tendresse. Cette vieille dame sur les épaules de laquelle repose désormais le sort de quatre de ses petits-enfants, âgés de 3 à 15 ans, placés chez elle depuis novembre pour leur permettre d’échapper à l’oisiveté de sa fille et de son compagnon. Un message posé sur les débats comme un contraste saisissant avec les explications maladroites des parents.

Angélique et Denis, 39 et 36 ans, comparaissaient lundi devant le tribunal correctionnel de Tours pour « soustraction à leurs obligations parentales ». La clôture judiciaire d’une situation devenue critique.
Les services sociaux dénoncent un logement familial insalubre, l’école signale des problèmes d’hygiène corporelle et des troubles de l’épanouissement. Sur le banc des prévenus, deux parents stoïques face au déballage de ce huis clos familial.
“ Je sais que tout est grave. J’aurais dû me remettre en question… ” Elle, cinq enfants nés de trois unions, « heureuse lorsqu’elle est enceinte mais dépassée ensuite » ; lui en recherche d’emploi, décrit comme alcoolique, parfois violent et gamer assidu. Un tableau à la Zola esquissé par le récit des pièges à cafards posés par le beau-père dans la maison ou celui des gamelles d’eau bouillies deux fois par semaine « pour le bain des petits ».
Et puis, il y a l’abandon des responsabilités. Les trajets en voiture du beau-père (sans permis), un enfant dans le coffre, la liste des courses longue comme les bouteilles d’alcool préférées à l’alimentation des enfants.
Interrogé le long de deux heures d’audience, le couple a réitéré ses excuses. « J’ai fait du mal à mes enfants, je m’en voudrais toute ma vie… Je sais que tout est grave, j’aurais dû me remettre en question plus tôt… », sanglote la maman. Le beau-père, père du dernier enfant, peu bavard, s’inscrit dans les remords formulés par sa compagne. Pas plus.
Quelques minutes plus tôt, c’est sur sa personne que les accusations pleuvent. Celles retranscrites dans la procédure qui en disent long sur les habitudes prises par Denis. Les bières décapsulées dès le matin, les parties en ligne passées à dégommer des zombies devant les enfants. Puis les mots fleuris, le vocabulaire sexuel. La sape psychologique, physique aussi.
Depuis mai, le juge des enfants a interdit pour six mois tout contact entre le couple et les enfants. « Depuis qu’ils sont chez leur grand-mère, ils retrouvent des conditions de vie apaisées », lit la présidente du tribunal, Catherine Batonneau. Une manière de rappeler que leur seule angoisse est actuellement d’avoir un jour à retourner vivre avec leurs parents.
Le temps fera son travail, comme le suggère Me Christophe Georges. Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense invite le tribunal à considérer « l’espoir »« de la prise de conscience » – récente – du couple.
« L’objectif est très clairement de limiter la casse, pas de démontrer qu’ils sont déterminés à assumer leur autorité parentale », accuse le procureur de la République.
Une posture suivie par le tribunal, qui condamne les parents à dix et douze mois de prison avec sursis.