Adoptée, Émilie Ducrot soutient que l'adoption internationale n'est "pas une chance"
Adopted, Émilie Ducrot argues that international adoption is "not a chance"
Victim of child trafficking in the 1980s in Sri Lanka, Émilie Ducrot, who publishes "Tears of the Elephant", is the guest of the evening news of franceinfo, Tuesday, September 17.
15,000 children were stolen from their biological family in Sri Lanka in the 1980s and sold to an illegal adoption network. Among them, Emilie Ducrot, who was adopted in 1985 by a family who pampered her. But his conditions of separation from his biological mother came back to him in nightmares.
"I always wanted answers because it did not satisfy me the explanation that was given to me: that my family was too poor to raise a child.When I learn the truth, I understand myself a little better" , confides Émilie Ducrot.
"It's been two years now that I'm aware of the scandal and I'm trying to get things moving." It's complicated because in the minds of people adoption is a chance. is not one, because we uproot a child, we put it in a culture that is not his, even if we are wanted and loved, we are not in our place, "she says.
"Suffer to feel alive"
"We have this perpetual pain of not feeling loved enough, of being in search of acceptance of others, of pushing one's limits and putting oneself in danger to feel alive," says the young woman, who is going to return to Sri Lanka to try to find its origins.
Émilie Ducrot also wants to set up a collective to "have this child trafficking recognized, that we are recognized as victims and that we are helped to access our origins".
"Having managed to get my head out of the water, it allowed me to build my own family and it makes me want to fight even more," concludes the author of the book The Tears of the Elephant.
French:
Victime d'un trafic d'enfants dans les années 80 au Sri Lanka, Émilie Ducrot, qui publie "Les Larmes de l'éléphant", est l'invitée du JT du soir de franceinfo, mardi 17 septembre.
15 000 enfants ont été volés à leur famille biologique au Sri Lanka dans les années 80 et vendus à un réseau illégal d'adoption. Parmi eux, Emilie Ducrot, qui a été adoptée en 1985 par une famille qui l'a choyée. Mais ses conditions de séparation d'avec sa maman biologique lui revenaient dans des cauchemars.
"J'ai toujours voulu avoir des réponses parce que ça ne me satisfaisait pas l'explication qu'on me donnait : que ma famille était trop pauvre pour élever un enfant. Quand j'apprends la vérité, je me comprends un peu mieux", confie Émilie Ducrot.
"Ça fait deux ans maintenant que je suis au courant du scandale et que j'essaie de faire bouger les choses. C'est compliqué parce dans la tête des gens l'adoption est une chance. Pour moi, l'adoption internationale n'en est pas une, car on déracine un enfant, on le met dans une culture qui n'est pas la sienne. Même si on est voulu et aimé, on n'est pas à notre place", explique-t-elle.
"Souffrir pour se sentir vivante"
"On a cette douleur perpétuelle de ne pas se sentir assez aimé, d'être à la recherche de l'acceptation des autres, de repousser ses limites et se mettre en danger pour se sentir vivante", précise la jeune femme, qui va se rendre au Sri Lanka tenter de retrouver ses origines.
Émilie Ducrot veut aussi monter un collectif pour "faire reconnaître ce trafic d'enfants, qu'on nous reconnaisse comme des victimes et qu'on nous aide à accéder à nos origines".
"D'avoir réussi à sortir la tête de l'eau, ça m'a permis de construire ma propre famille et ça donne envie de se battre encore plus", conclut l'auteure du livre Les larmes de l'éléphant.
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