Bernard Kouchner a déclaré, mercredi, devant l'Assemblée nationale, que 276 enfants haïtiens en voie d'adoption par des familles françaises seraient ramenés en France «le plus vite possible». Dans la matinée, c'est Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille, qui a annoncé sur RMC que «dès cette semaine» des enfants «pourront être rapatriés» d'Haïti, mais en évoquant le chiffre de «23 qui ont un dossier parfaitement en règle». «Il y a exactement 904 dossiers d'adoption enregistrés par le service de l'adoption et deux tiers de ces procédures sont des procédures individuelles», a déclaré pour sa part le ministre des Affaires étrangères, en réponse à la question de la députée Chantal Bourragué (UMP). Parmi toutes les procédures d'adoption par des familles françaises, «276 sont au stade du jugement», a-t-il précisé. «Ceux-là, les 276, nous allons les rapatrier en France le plus vite possible, c'est-à-dire immédiatement, et les autres, nous nous en occuperons un par un avec toute l'attention nécessaire», a déclaré le ministre. Un peu plus tard dans l'après-midi, le premier ministre François Fillon s'est montré plus mesuré, indiquant que la France allait «essayer» de ramener tous les enfants haïtiens pour lesquels des décisions d'adoption en faveur de couples français avaient été prises.   Morano : des enfants rapatriés «dès cette semaine» Dans la situation de «chaos» actuelle, la priorité du gouvernement français, «c'est d'abord de s'occuper de la sécurité et de la santé des enfants» sur place et dont beaucoup sont blessés, avait expliqué ce mercredi matin Nadine Morano sur RMC. Mais «on peut dire que dès cette semaine il y aura des enfants qui pourront être rapatriés, uniquement» pour des «dossiers d'adoption qui sont déjà aboutis, où les parents ont déjà entre les mains un jugement d'adoption», donc avec un «dossier régulier et en accord avec les autorités haïtiennes», a-t-elle poursuivi. La secrétaire d'Etat à la Famille a précisé que six personnes avaient été envoyées mardi en Haïti, sous l'autorité du ministère des Affaires étrangères, pour «examiner la situation très précise de ces enfants et la situation très précise des orphelinats sur place». Et s'assurer «que nous ne sommes pas dans le cas d'enlèvements d'enfants», ni dans un «cas d'ambiguïté administrative». Le ministère saturé d'appels Nadine Morano a annoncé qu'«en lien avec le président de l'Unicef», la France «va soutenir le développement de centres de protection de l'enfance sur place» pour «assurer la sécurité et le soin de ces enfants», avec des crédits spécialement dédiés en plus des 10 millions d'euros déjà octroyés à l'Onu. Selon elle, son «ministère est saturé d'appels téléphoniques» de parents aux dossiers non aboutis ou de parents avec «un agrément d'adoption» qui «souhaiteraient ramener au plus vite des enfants». «Nous ne pouvons pas faire ça», car «nous devons prendre le temps nécessaire de trouver un membre de leur famille», a-t-elle expliqué. D'après elle, Haïti était le premier pays d'adoption pour la France.